
Ange rouge

… car trop c’est trop…
« En tout être où il y a de intelligence, il y a aussi libre arbitre. Le libre arbitre se trouve chez l’ange, et d’une manière plus excellente que chez l’homme, comme il en est pour l’intelligence. »
Thomas d’Aquin. Somme Théologique, I, q. 59 a.3
Les vagues vivent leur vie,
Vient et se souvient le vent,
La lune le lie,
L’écume l’attend.
La nuit sera brève.
Le jour se lève.
Son corps tourne,
et pourtant ne monte pas.
De l’esprit du derviche,
Vole, perce, seule, la fine pointe.
L’ermite est en peine,
Ayant perdu le zen.
Quelques gouttes de pluie,
Larmes immobiles, ont lui.
Ou, comment l’esprit vient aux chevaux…
La fin de la Terre,
Le commencement de la Mer,
Elles font la paire.
Lui-même est le feu, lui-même est le vent.
Si le Maître ici allume l’incendie,
Qui donc nous sauvera?
Le corps, d’accord, mais l’âme même brûle-t-elle aussi ?
Sage, tu te transformes encore et toujours. Comment peux-tu rester, seul, dans cet amas de cellules, que tu appelles un corps?
Le feu s’est éteint.
Nulle fumée ne s’élève.
Il n’y a plus que de l’un.
Il n’y a plus de deux.
La lumière n’est qu’un voile.
Derrière elle, et sans lui, tu ne perdras pas la vue.
Ni la force de tes rames.
Un puits vide résonne.
Plein, il se tait.
L’océan, quant à lui, luit.
Jamais en silence.